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Des maîtres pour l'éternité

Des Maîtres pour l'éternité, un film de Franck Jouneau,
Scénario et dialogues de Guy Autret et Franck Jouneau.
2010 (1h34mn)
Le projet et le sujet
Après un premier essai cinématographique, avec la réalisation du moyen métrage expérimental «U Win U’r Life !» présenté en février 2008, je décide de repartir sur un nouveau projet. Toujours avec Guy Autret, co scénariste du premier film, nous commençons à réfléchir sur un sujet qui nous tenait à cœur depuis quelques années : un conte vampirique. Les dernières lignes du scénario sont couchées fin août 2008. L’histoire du film est une métaphore représentant des multinationales, qui s’affrontent dans un monde qui change pour la maîtrise du pouvoir et la ressource humaine.
Synopsis
Les choses bougent dans le monde, les humains se multiplient en grand nombre. Le comte Rostro, un vampire haineux, a l’intention de changer les règles ancestrales, et d’agrandir sa famille. Le capitaine Dark, chef d’un clan rival s’inquiète d’un possible déséquilibre mondial, et en informe les hautes autorités. Iria, la reine morte, mécontente, décide d’intervenir. Elle recherche un allié et prend contact avec Nosferatu le premier, reclus depuis des siècles dans un cachot.
Note d’intention de la réalisation
Le film de vampire est presque aussi vieux que le cinéma, et a été traité de mille façons, toutes aussi créatives les unes que les autres. L’approche que je compte mettre en œuvre pour le film, “Des maîtres pour l’éternité”, tentera une nouvelle voie, laquelle respectera le genre, et conservera son coté angoissant. Le film essaiera d’être un trait d’union, entre tous les films de vampire. Il mélangera les techniques modernes et anciennes. Ce sera un film muet, parlant !
La musique et le design sonore
Tout d’abord, la musique sera, comme dans le film “U Win U’r Life!”, une nouvelle fois omniprésente. J’ai demandé aux élèves du Conservatoire de musique de Nantes, de créer une partition contemporaine, s’inspirant de compositeurs tels que Arvo Pärt ou György Ligetti. La musique sera surtout basée sur des chœurs et des trombones, ponctuées d’accords dissonants de pianos et violons. Il s’agira d’un duel entre le coté lumineux du savoir et les forces sombres de l’ignorance.Les thèmes de la musique seront enregistrés, et serviront au tournage pour aider les comédiens à s’imprégner de l’ambiance. Le film sera en voix off. Les comédiens devront enregistrer les dialogues en studio, et comme pour la musique, les textes seront joués pendant le tournage. Les comédiens devront mimer les scènes sur le texte. Le film rejoint donc, les débuts du cinéma muet, Murnau, Dreyer, Lang, et aura de ce fait, une très forte esthétique expressionniste. Les dialogues ne seront cependant pas lus, mais entendus comme dans le cinéma parlant. Le frottement des univers du muet et du parlant ouvre une expérience cinématographique, qui permettra à l’étrange de rejoindre l’angoisse.
L’image
Le film donnera certainement, comme pour le précédent, une part importante à la post production. En matière de traitement graphique, je pense aller vers une image désaturée, presque terne. L’utilisation de la couleur, devrait être minimaliste, mais le rouge carmin et le vert kaki, ponctueront les images. L’outil informatique, ouvre à la création, d’infinies possibilités. Les effets spéciaux numériques seront très utilisés car tout le film sera tourné en studio sur fond vert. Les scènes seront ensuite incrustées sur des fonds réalisés en images de synthèse ou compositing vidéo (la technique a déjà été utilisée sur des films tels que «Sin City», «300»»ou «The Spirit»).
Les axes d’écriture
Le but de notre travail est de souligner et porter une vision des forces en présence, des enjeux en cause. Un film ne saurait être une vision globale ou globalisante. Le septième art est pour nous une tentative d’écrire le sens par une approche factuelle et esthétique. L’anecdote doit s’élever au rang d’universel. Pour ceci, elle doit avoir valeur d’exemplarité. Les changements de société, la révolution globale qu’est la mondialisation, sont des sujets particulièrement préoccupants pour les individus pris dans cette nouvelle tempête historique. Nous pensons que loin de représenter une chance ou une malchance pour l’individu, cette nouvelle donne risque de simplement conforter des rapports de pouvoir déjà existant même si ce doit être au détriment de quelques acteurs du jeu ancien. La métaphore du vampire est particulièrement bien adaptée au sens général de l’histoire que nous voulions raconter. L’histoire conserve les quelques noms des vainqueurs, de certains perdants de haute stature, et néglige l’identité des innombrables victimes. Le cercle des vampires et des humains que nous montrons, la danse de mort à laquelle ils se livrent chacun dans leur seul intérêt, sont les héros dont on transmet l’histoire. La multitude anonyme est la toile de fond, simple souffrance, sur la quelle se déchirent les acteurs du drame. Il n’y a pas de victime plus réduite à sa seule valeur de victime que la proie du vampire. L’homme lui sert de nourriture, au titre matériel de son sang. Les héros réels du monde économique se déchirent sur la toile de fond de la souffrance des peuples pour lesquels ils n’ont qu’indifférence quand ils sont la nourriture même dont ils s’abreuve par le travail. La valeur de ce scénario, bien que réduisant une réalité complexe à un seul trait, est de rendre lisible non la totalité d’un système, mais une de ses composantes néanmoins essentielle : la lutte de quelques-uns pour conserver ou conquérir le pouvoir en fonction de motivations idéologiques mêlés d’ambitions personnelles. Le choix des personnages et du drame qu’ils nous jouent est tout entier commandé par la volonté de rendre à un cinéma de genre bien trop souvent considérer comme divertissement récréatif les lettres de noblesse de la satire sociale et de la pertinence politique. Les contes ne sont pas que pour les petits enfants. Le ton dramatique, tendu, les situations cruelles, les considérations machiavéliques montrent crûment le cynisme des acteurs réels de l’économie “contemporaine”. Le scénario, tel que présenté, va à l’essentiel. Les raisons économiques inhérentes à ce projet nous a contraint au maximum de simple efficacité. Dans la mesure où des moyens supplémentaires pourraient être obtenu la réécriture du scénario pourrait nous permettre de travailler à enrichir les personnages. Des scènes supplémentaires viendrait s’intercaler pour préciser plus avant chaque personnage. L’évolution globale de l’histoire resterait mais le travail proprement plastique serait largement complété.
Casting
Nosferatu : Phillipe Jean
La Reine Iria : Ann Lise Haubert
Le Capitaine Dark : Yannick Pasgrimaud
Gorth le gardien : Phillipe Le Louarn
Le Comte Rostro : Marc Guihéneuf
Viola Dark : Viviana Obregon
Le Capitaine Immamura : Pierre Hullin
L’évêque Ribba : Fred Michoux
Le journaliste Silverberg : Mehdi Lecourt
Le Syndicaliste Desclé : Frédéric Bertrand
L’ambassadeur : Gérard Bourgarel
Le dentiste : Enola S. Cluzeau
Vita la servante de Rostro : Alison Gauthier
Le chauffeur de Dark : Thierry Mathieu
Le portier de la Reine : Christophe louvencour
La courtisane d’Iria : Charlotte Dewevre
Nile la servante de Rostro : Nina Yvergniaux
La jeune fille vierge : Marianna didiergeorges
Le danseur : Aurélien Mangata
Equipe technique
Réalisateur : Franck Jouneau
Scénario et dialogues : Guy Autret et Franck Jouneau
Chef op : Thibault Grasset
Scripte : Mélanie Le forestier
Musique : Élèves du Conservatoire de Nantes (composition et enregistrement)
Création des costumes : Farida Abid
Ingénieur du son : Thierry Mathieu
Master son : Simon Poidevin
Accessoires et décors : Olivier l’Hostis, Edwige Degrand-Beloin et Enola S. Cluzeau, Sébastien Audigier
Des maîtres pour l'éternité
film complet
version française
English subtitles
Making of du film
Réalisé par Ludovic Bramoulé
Enregistrement des voix off du film au Théâtre Universitaire de Nantes.
Projection de la Première
Ecole d'architecture de Nantes - Février 2010
Un documentaire de Jonathan Blanchard